« Ecrire la vie. Non pas ma vie, ni sa vie, ni même une vie. » Annie Ernaux

Débroussailler son chemin de femme. Comment la petite fille énergique et pleine de rêves, issue d’un milieu ouvrier villageois, est-elle devenue cette petite bourgeoise encarcannée dans une vie harassante et vide, soumise à cette fameuse loi de la différence des genres? Retracer toute l’histoire, ne rien négliger.
Avec beaucoup d’émotion, Violaine Vérité reprend à son compte le roman d’Annie Ernaux, sa tendresse, sa fougue, son désir ardent d’y voir clair. Son adaptation donne toute sa place à cette langue précise, observatrice, qui fait la part belle aux expressions populaires si chargées de ressenti.

Note de la comédienne
L’écriture d’Annie Ernaux traite avec beaucoup d’acuité de cette question de la construction sociale de l’identité féminine. J’ai été particulièrement touchée par sa façon à la fois personnelle et représentative de décrire, pas à pas, le devenir femme. J’ai établi l’adaptation en collaboration étroite avec Bernard Colin, metteur en scène, et sous le regard amical d’Annie Ernaux. Violaine Vérité

Note du metteur en scène
Ce projet m’a été proposé par la comédienne Violaine Vérité. A vrai dire ça lui va comme un gant. Pas seulement par le thème qu’elle poursuit depuis plusieurs années, de ce qu’elle nomme les destins de femmes. Aussi comme sensibilité. Ce mélange d’impudeur et de discrétion. Une nudité livrée et pourtant réservée. La voix, la présence, voilà. Et puis cette urgence de dire, qui se refuse à l’habileté. Pas de mondanités. Cette confiance dans une expression sans chichi, la franchise. Il y a une évidence. Bernard Colin

Version seule en scène
Créé en 2013 au Théâtre dans les Vignes à Cornèze, avec musicien, décor, et éclairages, ce spectacle a été joué dans de nombreuses salles de spectacles en France.  Lors de ces tournées, plusieurs responsables de lieux non équipés, nous ont sollicités. Nous avons donc préparé une version légère, sans fiche technique pour médiathèques, appartements, cours, jardins…

Dans cette version, l’actrice est seule en scène. Elle s’adresse au public, avec pour moyens d’expression le texte, son harmonica et l’espace dont elle dispose.

Quelques lieux ayant accueillis le spectacle
Théâtre de Pézenas – Théâtre dans les Vignes à Cornèze – Théâtre de Béziers – Espace Niemeyer à Paris – Pierresvives à Montpellier – Scène Nationale de Sète – Festival Molière de Pézenas – Gare au Théâtre à Vitry/Seine – Communauté de communes des Monts d’Orb, St Gervais Sur Mare – Leff Communauté, Châtelaudren – Assoc’épicée, Narbonne – Médiathèque Louis Aragon, La Garde – Médiathèque Stéphane Hessel, Loupian – Festival Les voix de Hautecombe, Abbaye de Hautecombe – Passerelle des Arts, Bellegarde/Valserine – Médiathèques de Plaisir, de Clichy-sous-Bois – Le théâtre Gérard Philippe à Bonneuil-sur-Marne – Le théâtre de l’Usine à Saint-Céré – et de nombreux appartements sur le territoire national…

Des commentaires
Je suis heureuse d’être venue voir La femme gelée que vous avez fait exister sur scène de façon émouvante pour moi et pour les spectateurs. Annie Ernaux 07/2015
La comédienne habite avec fougue la langue de l’écrivain. Un fauteuil pour l’orchestre 07/2015
C’est beau, parfois sur le fil, mais ça tient toujours debout comme une vie devrait l’être. Violaine Vérité est de ces comédiennes qui ont la capacité de se métamorphoser au fil des séquences, parfois douce conteuse de sa propre vie, parfois très rock’n roll, remplie d’énergie, ou bien lasse du carcan qui l’enserre. Olé mag ! 12/2013

Ce spectacle a été créé avec le soutien de
la Région Bretagne
le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine
la Ville de Rennes
le Théâtre Historique de Pézenas
le Théâtre dans les Vignes
les Théâtres de Béziers
La Communauté de Commune des Monts d’Orb
Leff Communauté.

L’auteure, Annie Ernaux
Est-il encore nécessaire de présenter Annie Ernaux ? Née en Normandie en 1940, elle a publié plus de 20 romans ou récits, et rencontre une reconnaissance profonde dans le monde du livre. Son orientation littéraire qui la désigne comme une sociologue de sa propre vie, lui a donné la force d’imposer un style sobre où la part belle est faite aux expressions populaires, au langage courant. Son écriture instaure un climat de connivence avec le lecteur, voisine de la confidence amicale où sonne la franchise. La profondeur de son observation n’en est que mieux rendue. Pas de boursouflures, pas de chichis, pas de métaphores, et du coup, elle nous donne une sensation de vérité ancrée dans le corps et dans le vécu, à la fois individuel et collectif.

Annie Ernaux parle du spectacle

Diaporama 2’26