Lisboa
De John Berger
Extrait du recueil « D’ici là » publié aux éditions de l’Olivier dans une traduction de Katya Berger Andreadakis
Un écrivain, John (Yves Penay), cherche l’inspiration dans un parc de Lisbonne. Une femme (Valia Boulay) vient à sa rencontre, il la reconnaît, c’est sa mère, morte depuis quinze ans. Une mère dont il attend, en toute simplicité, qu’elle fournisse les réponses à toutes ses questions… futiles, comme existentielles. Des ruelles de l’Alfama à la citerne de la Mae d’Agua, le couple se traque, se retrouve et se perd. Mettant nos pas, dans ceux du Britannique John Berger, l’auteur de cette histoire, nous avons été fascinés par la dimension à la fois merveilleuse et réaliste qu’apportait à son texte l’atmosphère de la ville. Jeu du chat et de la souris du héros, John, guettant les signes de la présence de sa mère qui semble vouloir se révéler à lui à tout moment… tout en se dérobant. Qui chasse, qui est chassé ? Le fantastique à l’épreuve du quotidien Quand mère et fils se font face, le style très quotidien de leurs échanges donne un caractère presque trivial à des retrouvailles, mais ils n’en sont pas moins une incroyable leçon de vie.
Lisboa était la troisième lecture littéraire mise en espace et en jeu par Yves Penay
En 2003, Il a présenté au Théâtre Essaïon un spectacle sur un texte de l’auteur portugais Antonio Lobo Antunes tiré de son livre « La mort de Carlos Gardel » avec la participation du chanteur chilien Diego Baëza. Ce fut ensuite l’auteur allemand W G Sebald qui lui inspira un travail sur la quatrième partie de son recueil « Vertige » intitulé « Il ritornno in Patria ». Il en présenta une première version avec la musique créée par le bassiste Stefano Fogher qui fut jouée au Théâtre des Halles en Avignon (2008). Puis c’est Gabriel Guérin qui composa une bande son originale pour une autre série de représentations au Centre Daviel à Paris (2011-2012).
Il a par ailleurs notamment monté
« 4.48 Psychose » de Sarah Kane, joué au Théâtre La Luna pendant les Festival Avignon Off 2019, 21 et 22.
« Deux petites dames vers le Nord » de Pierre Notte au Guichet Montparnasse (2013)
« Identité » de Gérard Watkins au Festival Avignon Off 2012, Théâtre Arto « Paysage » d’Harold Pinter à L’Aktéon (2011)
« Juste la fin du monde » de Jean-Luc Lagarce au Festival Avignon off 2009, Théâtre Notre Dame
« Les Troyennes » d’Euripide-Sartre au Théâtre des Enfants Terribles (2002)
« Le fusil de chasse » de Yasushi Inoué au Festival Avignon Off 2001, Théâtre La Luna
« Néfertiti »d’Andrée Chédid à L’Institut du Monde Arabe (1992, repris en 1997)
Valia Boulay, comédienne, elle interprète : Euripide, Racine, Molière, Shakespeare, Musset, Strindberg, Brecht, Ionesco, Ray Bradbury, Andrée Chedid, Vinaver … sous la direction de Michel Hermon, Pierre Barrat, François Dupeyron, Rafael Rodriguez, Carlos Wittig, Joseph Lazzini, Michel Dubois, Mathilde Heizmann…
Dans les années 70, deux événements vont la marquer profondément : Un an de travail quotidien avec Serge Merlin à travers les mythes de Prométhée, Œdipe et Faust. Un peu plus tard, elle rejoint la troupe américaine de Bob Wilson pour le spectacle « Le regard du sourd » ainsi que pour « Prologue ».
En 1982 première mise en scène à La Comédie de Paris : « Les contes immoraux » de Jean-Claude Darnal. Suivront, à Paris comme en province, des mises en scène d’auteurs contemporains : René de Obaldia, Madeleine Laïk, Joël Jouanneau, Eugène Durif, Philippe Minyana, Peer OlovEnqvist, Botho Strauss, Yukio Mishima, Israël Horovitz, Wajdi Mouawad….
John Berger est né à Londres et écrit en anglais mais il vit en France dans un village de Haute Savoie depuis le début des années 70. Il est romancier, essayiste, poète, critique d’art et peintre. Il a écrit les scénarios de trois films emblématiques d’Alain Tanner : « La salamandre », « Le milieu du monde », « Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 ». Artiste attentif aux mouvements du monde, il sait prendre parti sur la scène publique. Il soutient les Blacks Panthers auxquels il offre la moitié de la somme reçue en 1972 pour son prestigieux Booker Prize?reçu pour son roman « G ». Ses rencontres avec le sous-commandant Marcos et les militants palestiniens s’inscrivent dans sa fidélité aux principes de solidarité et de fraternité avec les «sans pouvoir», les opprimés, les résistants, tous ceux qui combattent le nouvel ordre mondial imposé par ce qu’il appelle «le fascisme économique». Plus de quarante ouvrages témoignent d’un érudit sachant partager la finesse de son regard, parmi lesquels « G », « King », « D’ici-là » et « De A à X » parus aux Éditions de l’Olivier, « Et nos visages, mon cœur, fugaces comme des photos », la trilogie « Dans leur travail » composée de « La Cocadrille », « Joue-moi quelque chose » et « Flamme et Lilas » parus chez Champ Vallon ou encore « Voir le voir », essai fondateur paru chez Alain Moreau et« Le Septième Homme », livre réalisé avec le photographe Jean Mohr sur les travailleurs immigrés en Europe, édité par François Maspero.
Durée du spectacle environ 1h15