D’après Le coeur cousu de Carole Martinez et Galerie des oubliettes de Flavia Perez
Adapté et interprété par Violaine Vérité  –  Mise en scène, Bernard Colin
Création novembre 21

La proximité thématique de mes deux précédents monologues, Soledad et Victoire, m’ont donné envie de les rassembler
en une seule petite forme adaptable partout, sans élément scénographique. Violaine Vérité

Sur le ton du réalisme magique, deux femmes à la forte personnalité, révèlent l’une après l’autre, le chemin escarpé qu’elles ont tracé pour échapper à un destin qui les détruisait. Arrêter d’hériter des vieilles traditions qui les étouffent, pour retisser le lien avec elles-mêmes, se reconstruire en se forgeant une nouvelle identité.

La première, Soledad, est issue du roman Le cœur cousu de Carole Martinez. Fille de la couturière magicienne Frasquita Carasco, elle échappera aux sortilèges de la séduction, des devoirs conjugaux et des ruines intérieures, imposés depuis si longtemps. A quel prix ? Que deviendra-t-elle ?

La seconde, issue de la pièce Galerie des oubliettes de Flavia Perez, est-elle vraiment la folle à lier que les bons docteurs voudraient voir en elle, ou a-t-elle vraiment débarrassé sa lignée de la succession des violences, subies depuis des générations ?

Seule en scène, Violaine joue les deux monologues de Sauve qui peut ! au P'tit Denfert à Sète - Photo JL Fauquier

Seule en scène
Entre conte cruel et témoignage, Violaine Vérité endosse tour à tour ces deux héroïnes, aux tempéraments bien différents. Avec gravité et cocasserie, elle nous livre frontalement leurs confidences. Assumant leur impudeur avec dignité. La voix, la présence, voilà. Et puis cette urgence de dire. Pas de mondanités. Cette confiance dans une expression sans chichi, la franchise, l’empathie, la drôlerie. Il y a une évidence. Dans ce cas de figure, la mise en scène n’est que l’accompagnement, instant par instant, du travail de l’actrice. Bernard Colin

Seule en scène, Violaine joue les deux monologues de Sauve qui peut ! au P'tit Denfert à Sète - Photo JL Fauquier
Seule en scène, Violaine joue les deux monologues de Sauve qui peut ! au P'tit Denfert à Sète - Photo JL Fauquier

 

La première arrivera en marchant avant de naitre.
Dés les  premières minutes, le vent du sable du désert  griffe la peau.
Le doux devient rugueux.
Sa naissance sera sa solitude.
Être, et déjà exclue.
Le jeu des interactions réveille les premiers émois.
Et tout se déchire pour laisser la place au vide.

Le leitmotiv, celui de la solitude.
La tendresse de l’enfance s’ efface, sable sous le mouvement des vagues.
Les sillons du temps creusent le visage lisse.
Le sablier  est le métronome  de sa vie au coeur sec.

La seconde, est une panthère noire.
Elle avance, défiante, le regard vif et  pénétrant.

Elle sort d’une caverne humide.
Isolée,  inscrite dans un engrenage familial violent.

Elle s’ en défend.
Elle est combattante, guerrière.
L’instinct de survie la submerge.

La première et la seconde ne font q’une.
C’est Violaine.
Elle ne joue pas la comédie.
Elle est Soledad et Victoire.
Solitude victorieuse  aux yeux de tous.
L’incarnation  de la femme.
Oui, elle est seule force.
Elle donne la vie, et la sienne, elle a besoin de la sublimer.
L’énergie  vitale reste la plus forte, quoi qu’il advienne.
Les hommes, les loups,  se font tout petit devant elle
Ils n’ont qu’à bien se tenir.
Sauve qui peut !
Sylvie Lefrère, novembre 21

Pratique
Ce spectacle peut se jouer dans toute sorte de lieu protégé et insolite, appartement, jardin, remise, chai, et tout espace amoureusement choisi.
Durée du spectacle
1 heure – (5 mn entre les deux monologues, inclus)
Crédit photos 
Cathy Cosentino,  Jean-Luc Fauquier

Commentaires

Dimanche 23 octobre, j’étais parmi les privilégiés qui ont assisté à la représentation de Sauve qui peut ! au P’tit Denfert. La comédienne Violaine Vérité y incarnait deux courts textes fort différents. Dans le premier monologue tiré de Soledad de Carole Martinez, avec sa petite boite-valise serrée contre elle, ses mitaines, et son bandeau noir orné d’une fleur rouge dans les cheveux, elle est d’une telle retenue, d’une telle authenticité, nous contant la vie aride, pittoresque et lumineuse de cette femme, qu’on ne peut être que bouleversé. Avec le second texte, Appelez moi Victoire de Flavia Perez, nous plongeons dans un tout autre univers. Violaine Vérité nous sidère par son insolence, sa fougue, sa drôlerie clownesque. Elle a tous les âges de la femme, de la jeune Chouquette, à la grand-mère visionnaire. La folie est là, peut-être mais aussi la tendresse, la liberté. Violaine Vérité est une grande dame qui nous ensorcelle de sa voix profonde aux milles nuances, sa gestuelle si personnelle, ses yeux révolver. Elle a été magistralement dirigée par Bernard Colin. Spectateurs enthousiastes. BRAVO !
Valia Boulay, metteuse en scène – octobre 22

Bonjour Violaine,
Avec mes deux amies Maryvonne et Smina, nous avons été ravies de ces manifestations vivantes et combien incarnées que tu nous a offertes hier, lors de ce spectacle « Sauve qui peut »… Tu es MAGNIFIQUE dans ces rôles que tu joues avec tant de naturel et de force ! Bravo. J’ai envie de te dire : continue dans cette voie qui est la tienne…. Et MERCI de ta belle présence. Bien amicalement.
Michela Mistretta – novembre 21

Bonsoir Violaine,
Juste un petit mot pour te dire que nous avons beaucoup apprécié Soledad et Victoire, aussi bien les textes que ton jeu, formidable, bravo et merci. Qui sait peut-être à Viols Le fort, un jour …
Des bises. Evelyne Papilleau – novembre 21

La lecture du prologue du Cœur cousu par Violaine Vérité a mis tout le monde sur le c… et ça n’est pas une métaphore !
Laurent Cachard, Président des Automn’halles – septembre 20

C’est drôle, j’ai imaginé Jeanne Moreau en écrivant ce prologue ! Et vous lui ressemblez un peu. Merci pour ce cadeau. C’est très beau. Carole Martinez – septembre 20

Bonsoir Violaine
Merci de nous avoir raconté ces deux textes avec ta belle présence et ton regard perçant ! J’ai particulièrement aimé le 2ème texte tellement bien écrit entre réalité et symbolique, je me demandais si Jeanne allait comprendre mais elle n’y a vu que le petit chaperon rouge ! Et bien sûr tout ce qui passe dans l’ inconscient.
 Émilie Hordé – danseuse –  novembre 21

Merci Violaine pour ce soir. Je n ai pas pu te saluer et sur le chemin du retour je discutais seule avec tes personnages. Belles rencontres ! Je suis maintenant inscrite pour recevoir les infos de la compagnie. Ça fait du bien le théâtre... Sophie Aubry – novembre 21

Violaine,
Bravissimo ! Tu m’as beaucoup ému, remué, bouleversé… le 21 novembre 21. Immense merci.
Didier Taudière – auteur dramatique

Une idée pertinente d’unir Soledad et Victoire, deux femmes si proches et cependant si différentes habitées avec force par le corps et la voix de Violaine. C’est la magie du théâtre : cette triade triomphante a touché dans le mille du coeur ! Marie Ange Hoffmann – novembre 21